lundi 6 octobre 2008

L'orientation astronomique des pyramides d'Egypte 9

Etoiles candidates à l'orientation des pyramides de Houni, Snéfrou, Khéops, Khéphren, Mykérinos et Neferirkarê.

Dans ce qui précède, nous avons étudié séparément les possibles sources d'orientation des pyramides de Djoser, Khéops et Sahourê. Les résultats portés au sein du tableau récapitulatif plaident en faveur de l'hypothèse de Steven C. Haack selon laquelle l'observation répétée, sur plusieurs centaines d'années, de l'azimut de lever ou de coucher d'une seule et même étoile dans le ciel nocturne ou crépusculaire, aurait pu conduire aux écarts à l'orientation cardinale relevés sur les pyramides de Houni, Snéfrou, Khéops, Khéphren, Mykérinos et Neferirkarê. Dix étoiles sont plus particulièrement candidates : alpha Canis Minoris (coucher héliaque), gamma Corvi (lever héliaque), eta Tauri (coucher), delta Corvi (coucher héliaque), zeta Tauri (coucher héliaque), nu Ophiuchi (lever), alpha Trianguli (coucher héliaque), delta Crateris (lever héliaque), 41 Arietis (coucher héliaque) et lambda Pegasi (coucher héliaque).
Au vu du tableau ci-dessus, il apparaît que les étoiles alpha Canis Minoris et gamma Corvi sont non seulement candidates à l'orientation des pyramides de Houni, Snéfrou, Khéops, Khéphren, Mykérinos et Neferirkarê, mais également candidates à l'orientation des pyramides de Djoser, Djedefrê, Sahourê et Ounas. Les variations temporelles de leurs azimuts d'apparition et de disparition dans le ciel nocturne et crépusculaire rendent compte en effet des écarts à l'orientation cardinale relevés sur chacune des onze pyramides de notre échantillon. L'étoile alpha Canis Minoris étant sept fois plus brillante que gamma Corvi, elle doit naturellement être privilégiée.

Ainsi l'observation répétée, sur plusieurs siècles, des azimuts de lever et de coucher d'une seule et même étoile brillante dans le ciel nocturne ou crépusculaire, expliquerait-elle les écarts à l'orientation cardinale relevés sur les onze pyramides constituant notre échantillon. L'observation de l'azimut de coucher ou de coucher héliaque de l'étoile alpha Canis Minoris aurait ainsi conduit aux écarts à l'orientation cardinale relevés sur les pyramides de Djoser, Houni, Snéfrou, Khéops, Djedefrê, Khéphren, Mykérinos, Neferirkarê et Ounas. L'observation de son azimut de lever héliaque semble quant à elle compatible avec les écarts à l'orientation cardinale relevés sur les pyramides de Djedefrê et Sahourê.
Au vu des graphes précédents, les pyramides de Djedefrê et Sahourê semblent constituer des cas véritablement particuliers. Elles sont effectivement les deux seules pyramides de notre échantillon qui en comporte onze dont les écarts à l'alignement cardinal résulteraient de l'observation de l'azimut d'apparition de l'étoile alpha Canis Minoris plutôt que de l'observation de son azimut de disparition dans le ciel nocturne ou crépusculaire. Cette distinction résulte-t-elle d'un choix ou d'une erreur de la part des prêtres-astronomes égyptiens ? Ce choix ne remet pas en cause notre hypothèse selon laquelle une seule et même étoile très brillante aurait été utilisée à orienter les pyramides de l'Ancien Empire. L'erreur pourrait quant à elle résulter de la proximité spatiale des étoiles alpha Canis Minoris et beta Canis Minoris - la seconde est pourtant dix fois moins brillante que la première. Il peut être intéressant en effet de souligner une éventuelle corrélation entre les écarts à l'orientation cardinale relevés sur les pyramides de Djedefrê et Sahourê, d'une part, l'azimut de disparition de l'étoile beta Canis Minoris dans le ciel crépusculaire d'Abou Roach et Abousir aux époques considérées, d'autre part.


En conclusion, les écarts à l'orientation cardinale relevés sur les pyramides de Djoser, Houni, Snéfrou, Khéops, Khéphren, Mykérinos, Neferirkarê et Ounas résulteraient de l'observation répétée, sur plusieurs centaines d'années, de l'azimut de coucher ou de coucher héliaque de l'étoile alpha Canis Minoris. Les écarts à l'orientation cardinale relevés sur les pyramides de Djedefrê et Sahourê s'expliqueraient quant à eux par l'observation de l'azimut de lever héliaque de l'étoile alpha Canis Minoris ou par l'observation de l'azimut de coucher héliaque de l'étoile beta Canis Minoris. La corrélation entre les écarts à l'alignement est-ouest relevés sur les pyramides de Néférikarê et Ounas et l'azimut de lever héliaque de l'étoile beta Canis Minoris laisse également entrevoir la possibilité que l'observation de l'azimut de disparition de l'étoile alpha Canis Minoris ait progressivement laissé place à l'observation de l'azimut d'apparition des étoiles alpha et beta Canis Minoris, situées à grande proximité l'une de l'autre.
Afin d'examiner la validité de ces hypothèses orientationnelles et éventuellement privilégier l'une d'elles, confrontons-les aux données archéologiques dont nous disposons. Examinons leur compatibilité avec la chronologie historique, d'une part, avec le déroulement de la cérémonie de l'extension du cordeau, d'autre part.

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