lundi 29 septembre 2008

Histoire de l'Astronomie 3

Les cycles solaire et lunaire

De l'observation des mouvements de ces astres peuplant le ciel visible à l'oeil nu, les premiers astronomes dégagèrent la notion de cyclicité et déduisirent la périodicité de quelques phénomènes célestes. La notion de quotidien s'imposait d'elle-mème, la succession des jours et des nuits semblant gouvernée par le seul mouvement apparent décrit par l'astre du jour au-dessus, puis sous l'horizon terrestre. Très tôt, la journée fut divisée en 24 heures : des heures d'égale durée firent leur apparition en Mésopotamie vers l'an 1700 avant notre ère. Les Egyptiens, quant à eux, restèrent longtemps attachés à leur système de division temporelle : tant le jour que la nuit étaient en effet constitués de 12 heures dont la durée moyenne variait naturellement d'une saison à l'autre de l'année - année au cours de laquelle la trajectoire parcourue par le Soleil sur la voûte céleste apparaissait plus ou moins inclinée sur le cercle de l'horizon. Au IVème millénaire déjà, la durée de cette année basée sur le cycle solaire avait été fixée à 365 jours : aux 360 jours répartis en 12 mois de 30 jours chacun se voyaient ainsi ajoutés cinq jours supplémentaires nommés alors heryou renpet et consacrés à la naissance de divinités majeures parmi lesquelles Isis, Osiris et Horus. Sur cette mème division temporelle était basé le calendrier Inca.
Les Mayas déterminèrent très tôt également la durée du cycle solaire, répartissant ces 365 jours en 18 mois (ou uinals) de 20 jours (ou kins) chacun auxquels ils ajoutaient un mois de 5 jours. Ces jours épagomènes étaient numérotés de 0 à 4 (les Mayas inventèrent l'usage du zéro), tout comme les 20 jours du mois étaient numérotés de 0 à 19. Chacun de ces jours portait une appellation particulière : Imix, Ik, Akbal, Kan, Chicchan, Cimi, Manik, Lamat, Muluc, Oc, Chuen, Eb, Ben, Ix, Men, Cib, Caban, Eznab, Cauac et Ahau. Constatant le décalage des saisons avec l'année haab de 365 jours dont le début était marqué par la position zénithale du Soleil le 16 Juillet, les astronomes Mayas se réunirent à Copan au début du VIIème siècle de notre ère et retouchèrent le calendrier par l'ancestrale et empirique méthode des essais et corrections, portant la valeur de l'année corrigée à 365,2421 jours. L'erreur n'était donc plus que de 1 jour tous les 10 000 ans. Treize de ces jours constituaient une semaine. Un jour se retrouvait avec le mème nom et le mème chiffre au bout d'une période de 13 x 20 = 260 jours appelée tzolkin. Le tzolkin était l'année sacrée : chaque jour était consacré à la divinité dont il portait le nom. Contrairement à l'année sacrée, l'année de 365 jours ne reproduisait pas le jour avec son nom et son chiffre comme l'année rituelle de 260 jours. Ce n'est qu'au terme d'une période de 52 x 365 = 18980 jours qu'une telle conjonction se réalisait... 52 années solaires constituant en quelque sorte le "siècle" maya. Les dates étaient systématiquement exprimées dans les deux calendriers, tout aussi perfectionnés l'un que l'autre. La première année du calendrier maya semble correspondre à l'an 3113 avant J.C. Si ces trois centres de civilisation attribuèrent au Soleil un rôle prépondérant, celui de calibrateur de l'année, deux autres populations de grande culture astronomique également, la Mésopotamie et la Chine, lui préférèrent en revanche la Lune. La durée de ce cycle fit d'ailleurs l'objet d'une détermination très précise de la part des Babyloniens : l'un d'eux, Naburi'annu (fin du IIIème siècle avant notre ère) estima en effet la durée du mois synodique, soit le laps de temps s'écoulant entre deux lunaisons successives, à 29,530641 jours, ce qui est très proche de la valeur actuellement admise : 29,53058 jours. Tout comme le cycle solaire était jalonné de quatre événements principaux - solstice d'été, équinoxe d'automne, solstice d'hiver et équinoxe de printemps -, le cycle lunaire était décomposé en quatre phases : premier croissant, pleine lune, dernier croissant et lune noire. Avec la première visibilité du croissant de Lune dans les lueurs du Soleil couchant débutait la phase de la nouvelle Lune. Aux 12 mois de 30 jours chacun régissant le calendrier mésopotamien était ajouté un 13ème mois censé tenir compte du quart de jour supplémentaire. Il fallut toutefois attendre le VIème siècle avant notre ère pour que des règles précises régissent l'addition de ce 13ème mois. En l'an 385 avant notre ère, il fut finalement remplacé par 7 intercalations en 19 ans, ce qui conféra à ce calendrier un caractère luni-solaire, à l'image de celui en vigueur alors en Chine. La détermination précoce de la durée du cycle de Métos (19 ans), ce laps de temps au terme duquel le Soleil et la Lune occupent les mèmes positions relatives, explique fort bien la nature du calendrier chinois : un calendrier lunaire - 12 lunaisons alternativement constituées de 29 et 30 jours -, que l'adjonction de mois intercalaires permettait d'accorder avec l'année astronomique, d'une durée de 365,25 jours. Cette durée, ils la déduisirent de la découverte de ce cycle de 60 années, exactement constitué de 21915 jours. Fidèles à leur système de division sexagésimale, ils divisèrent par ailleurs le jour en soixantièmes, soit en intervalles de temps d'une durée de 24 minutes chacun.
Les cycles solaire et stellaire

En Egypte, le début de chaque décade de l'année solaire était conditionné par le lever héliaque d'une étoile donnée, soit par sa réapparition dans les lueurs de l'aube, après qu'elle soit demeurée invisible quelque 70 jours durant - preuve que l'astronomie stellaire y était fort développée également. Non seulement les cycles solaire et lunaire y étaient comme partout ailleurs observés, mais également les cycles stellaires. Les cycles solaire et stellaire se révélèrent parfois mème parfaitement complémentaires l'un de l'autre. Ainsi le lever héliaque de l'étoile Sirius (sopedet) sanctionnait-il le début de l'année solaire et en établissait-il la durée précise : 365,25 jours. Tous les quatre ans, un tel événement céleste se trouvait donc différé d'une journée entière. Il aurait suffi alors aux prètres-astronomes de l'ancienne Egypte de tenir compte de ce "retard" pour ajuster leur calendrier solaire. Pour différentes raisons toutefois, ils laissèrent le calendrier civil "vagabonder" d'année en année, jusqu'à ce qu'il coïncide de nouveau avec le calendrier religieux basé, lui, sur le lever héliaque de l'étoile Sirius, quelques 1460 années plus tard, soit au terme d'une période sothiaque. Alors "le temps des hommes rejoignait celui des dieux".

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