mardi 30 septembre 2008

Histoire de l'Astronomie 26


De la succession des positions diamétralement opposées ON et ON' occupées par l'axe du monde au cours de sa lente rotation autour de la perpendiculaire au plan de l'écliptique, supposé fixe, résulte le basculement de l'équateur céleste. D'où la rétrogradation du point g sur l'écliptique, et la précession de l'instant de l'équinoxe.
La précession des équinoxes
Le phénomène de précession a pour origine l'action combinée du Soleil et de la Lune sur le renflement du globe terrestre à l'équateur. Le principe de la gravitation universelle en fournit donc une explication toute logique : le Soleil exerce naturellement, en tout point situé à la surface de notre planète, une force gravitationnelle dont l'intensité est proportionnelle à l'inverse du carré de la distance le séparant de chacun de ces points. Les effets de cette force sont, en conséquence, plus importants en des lieux ensoleillés qu'en des points situés dans la zone d'ombre de la Terre. A cette sensible différence, il convient d'ajouter la contribution apportée par la forme ellipsoïdale de notre planète : la Terre étant aplatie aux pôles et renflée à l'équateur - le diamètre équatorial dépasse le diamètre polaire de 43 km -, l'attraction solaire se traduit principalement par un couple de forces dont l'effet est de faire tourner le bourrelet équatorial et de le ramener dans le plan de l'écliptique. Aussi l'axe de rotation terrestre effectue-t-il un mouvement conique très lent, de demi-angle au sommet égal à e, autour d'une position moyenne correspondant à une direction normale au plan de l'écliptique.

Ce phénomène semble analogue à celui que l'on peut observer dans le mouvement d'une toupie : si la verticale du centre de gravité de la toupie ne passe pas exactement par le point autour duquel elle tourne, l'axe de rotation se trouve animé d'un mouvement conique plus ou moins régulier. Le plan de l'équateur glissant par rapport au plan de l'écliptique, supposé fixe, la ligne d'intersection de ces deux plans, dite ligne des équinoxes, est animée d'un mouvement de rotation dans le sens rétrograde. La trajectoire circulaire empruntée par le pôle nord céleste N, parallèlement au cercle de l'écliptique, induit effectivement un déplacement du point vernal, le point g, intersection entre l'équateur céleste et l'écliptique. A deux positions ON et ON' de l'axe du monde correspondent ainsi deux positions E et E' de l'équateur céleste, et donc deux points vernaux : g et g'. Aussi la rétrogradation du point vernal s'accompagne-t-elle fort logiquement de la précession de l'instant de l'équinoxe.

La rotation effectuée par le pôle Nord céleste autour du pôle écliptiquea pour conséquence directe le changement d'étoile polaire au cours des âges.

Cette précession des équinoxes entraîne, si l'on ne tient compte que des effets de la Lune et du Soleil, une rétrogradation de 50,37'' par an du point vernal. Sous l'effet de cette précession luni-solaire, le point vernal change de constellation zodiacale tous les 2140 ans environ. Ainsi, au temps de la Grèce antique, le point vernal ou point occupé par le Soleil à l'équinoxe de printemps, se situait-il à la limite entre le Bélier et les Poissons. Il se trouve, à l'heure actuelle, entre les Poissons et le Verseau. Notons enfin que les planètes aussi agissent sur la Terre. A cette action planétaire correspond un déplacement supplémentaire du point vernal de 0,12'' par an. Cette précession planétaire s'exerce toutefois en sens inverse à la précession luni-solaire, de sorte que la précession générale est de 50,256'' par an. Le cône de précession est ainsi décrit en 25760 ans.


Ce mouvement de précession de l'axe du monde a pour conséquence directe le déplacement des pôles célestes nord et sud sur la voûte céleste. Un déplacement qui se traduit par le mouvement apparent des astres et donc, la lente modification de leurs coordonnées équatoriales célestes. Ainsi notre étoile Polaire, qui se situe actuellement à près de 0,8 degrés du pôle nord céleste, s'en rapprochera-t-elle lentement jusqu'en 2102, pour finalement s'en écarter. En l'an 802 de notre ère, l'une des étoiles de la constellation de la Girafe était utilisée par les Vikings comme étoile polaire. 4000 ans auparavant, c'était l'une des étoiles de la constellation du Dragon, Thuban, qui faisait office d'étoile Polaire. Dans 12000 ans, ce sera au tour de l'étoile Véga de la Lyre.

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