mardi 24 juin 2008

Zodiaque

Le Zodiaque (du grec zôon, signifiant « vie », et « diakos », signifiant « roue ») se compose de douze signes de 30° chacun. Il se déroule le long d’une bande circulaire ceinturant le système solaire, s’étendant de 8° de part et d’autre de l’écliptique (le plan de rotation de la Terre autour du Soleil). Au cours du cycle annuel, le Soleil traverse successivement les douze secteurs. Cependant, une querelle, relativement récente, s’est produite à propos du mode de détermination des signes. Elle oppose les tenants d’un Zodiaque tropical à ceux défendant un Zodiaque sidéral. Pour examiner cette question, qui fournit l’occasion de présenter un certain nombre de données traditionnelles, commençons par définir ces deux Zodiaques.
Le zodiaque Sidéral
Le Zodiaque sidéral est basé sur les constellations d’étoiles « fixes » et est employé en Astrologie hindoue (Jyotish) par exemple. Le schéma suivant le décrit :

Note : la bande est le Zodiaque. Les degrés portés au-dessus du schéma correspondent à une division par 30° de l’écliptique. Les constellations sur le Zodiaque sont entourées.
Au cours de leur parcours annuel, le Soleil, la Lune et les planètes traversent les différentes constellations. Lorsqu’ils transitent dans un secteur défini par une constellation, ils appartiennent au signe de cette constellation. Il a été reproché, de manière fort injuste, au Zodiaque sidéral d’être « anti-scientifique » dans le sens où son découpage en sections de 30° ne cadrerait pas avec la taille réelle des constellations. Pour prendre un exemple, la constellation de la Vierge y occupe environ 40°, tandis que celle du Scorpion a une envergure de seulement approximativement 7°. Il serait en conséquence absurde de reconnaître que, par exemple, le Soleil transite environ 30 jours dans le signe du Scorpion, soit autant que dans le signe de la Vierge dont la constellation est pourtant cinq à six fois plus large. Toutefois, cet argument, d’ordre purement quantitatif, ne s’accorde guère avec la Tradition. Reprenons les fondements du Zodiaque, qu’il soit tropical ou sidéral. Les directions de l’espace ont une nature qualitative. Elles correspondent à certaines propriétés. Les signes du Zodiaque ne font qu’exprimer la nature de ces directions. Le Bélier signale par exemple l’apparition, la mise en lumière, le Taureau l’attachement, etc. Les astres n’ont par eux-mêmes aucune influence sur les destinées humaines, dont ils ne font que figurer le cours (voir à ce propos la loi d’analogie). Estimer que la traversée « stricte » d’un groupement d’étoiles par une planète amène cette dernière à « s’imprégner » de « rayonnements » émis par ce groupement est contestable et procède d'arguments pseudo-scientifiques.. Dès lors, pourquoi rechercher des mesures de dimensions des constellations pour établir les zones « d’influence » ? Le découpage en douze signes égaux correspond à l’application du duodénaire à la sphère, le douze constituant un nombre symbolique important relativement à la manifestation(1). Chaque constellation du Zodiaque n’est là que pour donner une indication sur les propriétés du secteur de 30° où elle se situe, peu important sa taille réelle. La transposition de l’argument cité contre le Zodiaque sidéral aboutirait à un genre d’affirmation comme les feux de circulation sur une route n’ont un effet que sur la largeur de leur poteau… Ces feux ne font qu’indiquer une autorisation ou une interdiction de passer sur une frontière les débordant largement. Il en va de même des constellations relativement au Zodiaque sidéral. A ce sujet, on ne saurait trop insister sur le fait que c’est le terme de signe qui se trouve employé pour désigner les secteurs zodiacaux, ce qui paraît révélateur.
Il a été également reproché au Zodiaque sidéral de ne comporter que douze signes, alors que treize constellations y figurent apparemment. Une partie de la constellation du Serpentaire (Ophiuchus, le porteur de serpent), située entre le Scorpion et le Sagittaire, est en effet traversée par l’écliptique. Antérieurement, il y a deux ou trois millénaires, l’écliptique ne traversait pas cette constellation. L’orientation de l’écliptique varie lentement au cours du temps, ceci expliquant cela. Est-ce à dire que le Zodiaque sidéral de douze signes soit devenu obsolète ? Nous ne le pensons pas. En premier lieu, rappelons que le fondement du Zodiaque demeure la division duodénaire de l’écliptique, le nombre douze symbolisant traditionnellement la réaction du yin à l'activité du yang, donc la production de la manifestation, domaine concernant l'Astrologie. Les constellations ne servant qu’à désigner les propriétés de chacun des douze secteurs de 30°, peu importe qu’un de ceux-ci soit occupé à la fois par le Scorpion et le Serpentaire. Ceux-ci peuvent bien indiquer conjointement les valeurs dévolues au secteur dont ils forment l’emblème. Un point important est à préciser à cet égard. Actuellement, depuis les années trente, les constellations du Serpent et du Serpentaire sont distinguées par les astronomes. Le Serpent y est scindé en trois parties, la tête et la queue formant deux constellations tandis que la partie centrale est rattachée au Serpentaire. Il va sans dire que ce genre de division ne présente pas d'intérêt relativement à la Tradition, puisqu'émanant de personnes ne la connaissant pas. Chez les Grecs, les Hébreux et les Arabes, Serpent et Serpentaire n’étaient pas divisés, formant l’une des plus importantes constellations de la voûte céleste. Pour conclure sur la présence double de constellations dans le secteur du Scorpion, soulignons les analogies de sens existant entre ces deux constellations, le Scorpion étant un signe fortement marqué par le symbolisme du serpent (du moins un des aspects de celui-ci, le serpent étant un symbole fort complexe). Ainsi peut se régler le problème du Serpentaire, treizième constellation de l'écliptique et non treizième signe zodiacal.
Des problèmes similaires pourraient se poser s’agissant du chevauchement des constellations du Verseau et des Poissons, d’une part, et de celles du Capricorne et du Verseau de l’autre. Ces problèmes s’évanouissent si l’on raisonne selon les principes que nous venons d’indiquer. Rappelons à cet égard que les moyens intellectuels de la Tradition n’ont absolument rien à voir avec l’approche scientifique contemporaine, ce qui ne leur enlève nullement leur valeur, nonobstant la volonté monopolistique de cette dernière. L’Astrologie traditionnelle obéissant strictement aux lois du symbolisme, elle ne saurait constituer une science moderne, ce que soulignent avec raison tant les scientifiques modernes que ceux qui connaissent la Tradition.
Une autre difficulté concernant le Zodiaque sidéral réside dans la détermination de son point de départ. Nous laissons ce point aux représentants traditionnels employant ce Zodiaque.

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